La crise n’est pas étrangère au phénomène. Il n’a toutefois rien de temporaire : le momentum en faveur des véhicules électrifiés est bien là et le mouvement sera durable. Les enjeux de prise de marché sont majeurs pour les constructeurs, aussi bien européens qu’internationaux. Aux défis techniques s’ajoutent ceux de la commercialisation, ainsi qu’une nécessaire prise en compte des attentes des automobilistes. Calquer des schémas traditionnels sur les véhicules électrifiés serait ignorer les spécificités de ce marché et passer à côté de ses opportunités. Les assureurs ont un rôle central à jouer pour faciliter son expansion, en accompagnant les constructeurs comme les usagers.
Les leaders du monde post-crise
Parler d’effet d’aubaine au sujet de la crise peut étonner. Cette dernière a toutefois alimenté le boom européen des véhicules électrifiés. En cause, les « green deals » et mesures de relance des gouvernements, qui soutiennent notamment l’achat de véhicules propres.
Cette action de court terme se conjugue à l’effet long terme de la réglementation européenne. Pour y être conforme, les constructeurs n’ont d’autre choix que d’abaisser leurs émissions de CO2 en électrifiant leurs gammes, avec pour échéances 2021, 2025, puis 2030 où l’objectif de réduction de CO2 de 37,5% pourrait à nouveau être relevé. Le marché européen est donc en pleine mutation.
Les constructeurs ont déjà lancé 143 nouveaux modèles électrifiés en 2019. Ils devraient en proposer 450 de plus d’ici 2022. La voiture électrifiée ne sera plus synonyme de petite citadine : l’offre se diversifie, gagnant tous les segments.
Pour les constructeurs, l’enjeu de la relance est bien là : trouver des débouchés pour des véhicules que la législation européenne leur impose de produire. A l’heure actuelle, 6 groupes se partagent 60 % du marché mondial de l’électrique : Tesla, VW, BMW, Renault, Hyundai et BYD. L’attrait des automobilistes pour les véhicules propres sera-t-il suffisant pour absorber leurs offres en pleine croissance ?
Une indispensable expérience internationale
Conquérir le marché du véhicule électrifié implique de lever les freins qui retiennent encore les automobilistes. Outre la question du prix se posent celles du coût et des conditions d’entretien, ainsi que de la garantie de la batterie.
Des enjeux auxquels ont déjà été confrontés les acteurs opérant sur les marchés asiatiques, précurseurs sur les véhicules électrifiés. En Chine, le cap des 2 millions de véhicules « à faible consommation » a été atteint après le Salon de l’automobile de Beijing, en septembre dernier. Un objectif auquel l’implantation d’une méga-usine Tesla à Shanghai a largement contribué. En Corée, au-delà du développement rapide des technologies électriques, les constructeurs